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Être utile à sa communauté, je pense que c’est l’un des sens les plus pertinents de la vie.

Photo du rédacteur: Nathalie  DaoudaNathalie Daouda

Et l’un des chemins pour y parvenir est l’entrepreneuriat. On pourrait résumer ainsi cette voie : (1) Identifier un manque dans la communauté. (2) Proposer une solution qui comble ce manque. (3) Gagner sa vie en le faisant.

 

Cependant, il faut bien reconnaître que lorsque l’on embrasse une carrière entrepreneuriale, il est facile de se perdre dans les affres de la course à la richesse financière pour soi-même. Le service rendu à la communauté peut aisément passer au dernier rang des préoccupations pour céder la place au gain rapide et facile, par tous les moyens nécessaire, licites ou non.

Car, nous vivons dans un monde qui est dirigé par deux principes déterminants que sont l’argent et la domination.

 

Le principe « Argent »

Les choses sont faites de sorte que dans nos vies quotidiennes, tout (ou presque) se résument à la disponibilité ou non d’argent « liquide » ; notre alimentation, notre habitat, nos vêtements, notre santé, notre déplacement, et même, nos relations avec les tiers.

 

Dans le monde des affaires l’argent est la base de toutes les interactions de l’entrepreneur, quoi que l’on en dise. Depuis la conception de la solution jusqu’à sa commercialisation, l’accès à la ressource argent va déterminer la qualité, le positionnement et la pérennité de l’offre.

 

Le principe argent est si profondément lié à la qualité de notre vie quotidienne moderne, et de notre activité, que nous sommes conditionnés pour amasser de l’argent, et le dépenser de manière à faire savoir au monde, que nous possédons beaucoup d’argent.

Nous sommes considéré-e-s comme fiables, respectables, craint-te-s, convoité-e-s, si nous savons prouver ou donner l’illusion que vous avez accumulé beaucoup de (signes extérieurs de) richesses.

 

Comment donc ce principe « Argent » contribue à l’épanouissement des membres de notre communauté ? Quels sont les indicateurs de bonheur dans ce groupe ? Est-ce que la présence ou l’absence d’argent a une incidence sur l’harmonie au sein de cette communauté ? Les réponses dépendent forcément des autres valeurs structurantes qui régissent cette société.

 

 

Quid du principe de « domination » ?

La domination est plus subtile à identifier tant elle prend des formes diverses, plus ou moins évidentes à reconnaitre.

 

Prenons par exemple cette nouvelle tendance à « genrer » les entrepreneurs. L’un des effets visibles est que cela oppose bloc à bloc les entrepreneurs « hommes » et les entrepreneurs « femmes ». La prémisse est que le monde de l’entrepreneuriat est « accaparé » par les hommes, qui contrôlent abusivement la discipline et ses outils, au détriment des femmes. De ma place pourtant, j’ai une perception différente. En premier lieu, je constate qu’il y a probablement plus de femmes qui créent et dirigent leur propre activité professionnelle. Au Bénin particulièrement, les commerçantes sont légion depuis des générations. On trouve des femmes dans absolument toutes les disciplines, avec des expériences et des parcours aussi variés qu’il y a de personnes.

Alors je me pose la question : à qui profite cette opposition des genres dans l’entrepreneuriat ? Quel est l’intérêt « des hommes », de prendre le contrôle d’une activité ancestrale qui résout des problématiques réelles et concrètes dans les communautés, pour en frustrer une partie importante des acteurs, « les femmes » ? En quoi la domination d’un groupe sur l’autre est économiquement pertinente alors que les performances dudit dominant ne sont pas significativement supérieures ?

 

La domination va se retrouver par exemple dans les injonctions de groupes minoritaires pour la consommation de tel ou tel produit, l’adoption de tel ou tel comportement par le reste de la communauté. J’emploie a déceint le terme « injonction » au sens où, la communication qui accompagne les offres est binaire. Vous êtes branchés ou vous êtes ringard. Vous êtes modernes ou vous êtes rétrogrades. La connotation négative associée au groupe qui choisit de ne pas consommer est plus ou moins subtile, mais elle tend systématiquement à ostraciser les individus, les communautés, les activités etc…

La domination ici s’exprime par la culpabilisation de celles et ceux qui ne veulent pas suivre le mouvement qui leur est « proposé », par la minorité bruyante. Dans le monde des affaires, on parlera des nouvelles tendances, des nouveaux standards, de nouvelles technologies etc… Dans la vie quotidienne, se seront de nouvelles modes, de nouveaux dogmes sociaux…

 

Être utile à sa communauté sans l’appauvrir ni l’asservir sous une forme ou une autre semble relever de l’exceptionnel.

Et j’insiste sur le mot « exceptionnel » car il porte en lui un message d’espoir puissant que je me dois de partager pour le protéger. Car exceptionnel signifie que cela existe. Il n’y a pas de fatalité, et tout fini toujours par passer. Ce temps et ces valeurs argent / domination également passeront. Je le constate personnellement tous les jours.

Nous sommes nombreux sur cette terre à être des capitalistes responsables qui croient que le salue de nos communautés est dans le travail collaboratif, le respect de la vie et de la nature et le partage équitable des fruits du labeur.


Première publication de l'article dans le magazine digital K-World N°6 Avril - Mai 2023

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